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IA : comment combiner au mieux les compétences humaines et celles des machines ?
Cependant, attention à ne pas se précipiter : l’IA n’est ni une baguette magique, ni un substitut à l’humain. Comment donc mobiliser au mieux les atouts que cette technologie peut offrir ? Éléments de réponse et réflexion dans cet article.
L’IA fait désormais partie intégrante de nombreuses tâches professionnelles du quotidien, des plus simples aux plus sophistiquées. Dans les entreprises, elle peut représenter un gain de productivité considérable et une source d’inspiration intarissable lorsqu’elle est bien utilisée. Mais cette technologie ne doit pas être perçue comme une solution miracle. Elle demande toujours une interaction avec le travail humain. Trouver le bon équilibre entre ses usages et l’intervention humaine devient un enjeu majeur pour toute organisation souhaitant évoluer intelligemment avec son temps.
L’IA, un assistant surpuissant (mais pas un collaborateur humain)
L’erreur fréquente serait de vouloir déléguer aveuglément à l’IA des tâches complètes ou tout ce qu’on ne voudrait plus faire. L’IA est idéale pour optimiser certaines tâches, mais ne remplace pas une expertise humaine complète. Remplacer simplement l’humain par une IA est un mauvais calcul qui pourrait mener à des erreurs et à un manque de contrôle sur les décisions prises. Il s’agit ainsi d’intégrer l’IA dans certains cadres où elle est particulièrement utile et compétente.
Voici où elle excelle :
- Automatisation de tâches répétitives : rédaction de rapports, mise en page, traitement de données… Il s’agit ici de simplement remettre en forme ou de synthétiser des données existantes. Une tâche idéale pour l’IA puisqu’elle a peu de marge d’interprétation et peut rester bien ancrée dans les données.
- Analyse de données à grande échelle : l’IA scanne et prend en compte en quelques secondes une quantité de données qu’un humain mettrait des jours à parcourir. Il faut néanmoins toujours rester critique face aux résultats de son analyse et faire vérifier son interprétation.
- Stimulation de la créativité : brainstorming de contenus, créations de visuels ou de textes, recherche d’idées diverses : l’IA peut devenir une excellente muse, surtout en phase de réflexion créative.
Il convient de rappeler que cette efficacité technique ne vaut rien si elle est mal orientée. En effet, c’est toujours l’humain qui garde la main à travers la rédaction de prompts. Les résultats produits par l’IA dépendent ainsi fortement de la qualité des requêtes et de la connaissance de l’outil.
Ce que l’IA ne sait pas (encore) faire
Malgré l’impression d’omniscience qu’elle dégage, l’IA ne comprend pas les informations qu’elle transmet. Elle prédit, elle simule, elle imite et c’est bien là que réside sa plus grande faiblesse. En effet, la compréhension et la mise en contexte des informations restent des compétences humaines. L’IA croise un immense nombre de variables et de sources d’informations pour vous répondre, mais ne comprend pas la nature de ce qu’elle avance, ni véritablement comment et pourquoi elle a abouti à cette réponse.
Voici ce que l’humain apporte et qui ne peut être reproduit par l’IA :
- L’esprit critique : savoir si ce que propose l’IA est pertinent ou non demande une grille de lecture que seule l’expérience humaine permet.
- La sensibilité émotionnelle : l’IA ne ressent rien. Elle ne comprend pas la nuance d’un silence, la signification d’un regard, la connotation d’un mot dans un contexte chargé.
- L’innovation réelle : l’IA extrapole à partir de ce qui existe déjà. L’audace, la rupture, la vraie créativité disruptive viennent de l’humain, pas d’un algorithme. En somme, l’IA ne créera jamais du véritablement nouveau.
Confier à l’IA ce qu’elle ne maîtrise pas, c’est risquer la perte de sens à travers des résultats tronqués. C’est aussi désapprendre des compétences que l’on croyait acquises et qui font la force de l’intelligence humaine.
Connaître les vraies limites de l’IA
L’enthousiasme autour de l’IA peut faire oublier ses zones d’ombre. Or, elles sont bien réelles :
- Les biais : l’IA travaille et a été entraînée avec des données humaines (discours, images, etc.), elle aura ainsi tendance à répéter les biais humains. Il faut donc faire attention à ne pas la considérer comme ayant une interprétation totalement neutre. L’IA peut par exemple reproduire certaines discriminations (racisme, sexisme, etc.) que l’on retrouve dans certains comportements humains.
- La perte de savoir-faire : si l’on délègue trop, on désapprend. Et avec le temps, on devient dépendant de la machine. Il faut donc faire attention à conserver les savoir-faire et les connaissances afin de toujours pouvoir faire sans en cas de besoin.
- La déshumanisation : certaines applications de l’IA (dans un service après-vente par exemple) font disparaître toute dimension humaine. Le contact humain est rassurant pour de nombreuses interactions et l’utilisation de l’IA pourrait déconcerter certains clients et ainsi impacter l’image et les qualités des services d’une entreprise.
- Les hallucinations : l’IA peut affirmer des contre-vérités avec une grande confiance, c’est ce qu’on appelle dans le jargon des « hallucinations » (par ex. IA qui donne un chiffre erroné ou qui invente une source). Sans connaissance sur le sujet en question, il est impossible de systématiquement distinguer une hallucination. Il est ainsi indispensable de constamment vérifier les informations transmises par l’IA.
Les limites de l’IA sont plus ou moins importantes selon le contexte et la tâche demandée. Il est ainsi important d’avoir conscience de ses lacunes pour savoir ce à quoi il faut rester attentif et utiliser les compétences de l’IA à leur maximum.
Comment bien intégrer l’IA dans vos tâches quotidiennes ?
L’enjeu, ce n’est pas d’adopter l’IA à tout prix, mais de l’intégrer avec intelligence là où elle peut offrir une vraie plus-value. Voici quelques conseils clés pour y parvenir :
- Commencer petit : testez un cas d’usage précis, un processus avec un seul outil d’IA. Observez le déroulé et les résultats afin de juger si cette utilisation est vraiment pertinente et si oui comment elle peut être optimisée.
- Choisir les bons outils : toutes les IA ne se valent pas. Certaines sont spécialisées, d’autres généralistes. Adaptez l’outil à l’objectif et non l’inverse.
- Former vos équipes : disposer de l’outil est une chose, mais encore faut-il savoir l’utiliser. Il est ainsi indispensable de former les collaborateurs aux manières d’utiliser ses technologies, mais également à leurs enjeux et leurs limites.
- Établir un cadre d’utilisation clair : définissez dans quel cadre il est possible de recourir à l’IA, mais aussi quelles données peuvent lui être confiées, celles qui ne doivent pas l’être et vers qui on peut s’adresser en cas de questions.
- Mesurer l’impact réel : l’IA doit améliorer vos processus, il ne s’agit pas juste de l’utiliser pour suivre la tendance. Évaluez régulièrement son efficacité et ajuster son utilisation en cas de besoin.
- Être au courant des réglementations : protection des données, droits d’auteur, mention d’utilisation… l’IA soulève des questions légales dont il faut avoir conscience. En février 2025, la Suisse a décidé de se baser sur la Convention de l’IA du Conseil de l’Europe pour l’adapter au droit suisse. D’ici fin 2026, le Conseil fédéral élaborera un projet de consultation pour mettre en œuvre cette convention.
L’IA est une alliée précieuse, à condition de bien l’apprivoiser
L’IA est une belle opportunité d’optimisation pour les PME, à condition de savoir comment l’intégrer et en tirer profit. Mal utilisée, elle peut désorganiser, déshumaniser ou créer de fausses certitudes. Bien intégrée, elle soutient l’intelligence humaine, libère du temps et stimule la créativité.
Chez net+, nous pensons que l’IA ne remplacera jamais l’humain, mais qu’elle peut lui permettre de se concentrer sur ce qu’il fait le mieux : penser, ressentir ou encore décider.