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Commandes depuis le canapé, paiements automatisés, applications d’achat intégrées aux réseaux sociaux… En une décennie, l’e-commerce a bouleversé nos habitudes de consommation. Tout est conçu pour réduire les frictions et rendre l’acte d’achat presque intuitif. Cette facilité, qui devrait nous inciter à redoubler de vigilance, a au contraire anesthésié notre méfiance. Résultat : les arnaques pullulent (faux sites, produits inexistants, boutiques fantômes). Comment retrouver une saine prudence dans ce monde du tout-en-un-clic ?

Le piège émotionnel du commerce en ligne

Dans 95 % des cas, la fraude prospère sur nos émotions : l’envie irrépressible, le sentiment d’urgence, la peur de manquer une bonne affaire. « Il ne reste que deux articles à ce prix ! », « Deux minutes pour finaliser votre commande ». Ces messages nous poussent à foncer sans réfléchir. Stéphane Koch parle de « tunnel cognitif » : tout est orchestré pour nous faire oublier les signaux d’alerte.

Remettre de la complexité dans nos achats

« Sur internet, vous payez d’avance pour un objet que vous n’avez pas vu et que vous ne recevrez pas tout de suite. Entre-temps, tout peut arriver », rappelle Stéphane Koch. Sa solution ? Ralentir le processus. « Plus un paiement est rapide, plus les risques augmentent. Il faut s’imposer une pause et vérifier les critères de sécurité avant de valider. »

Trois bonnes façons de ralentir avant de cliquer

1. Sécurisez votre environnement digital

• Utilisez un gestionnaire de mots de passe pour avoir un code différent par site.
• Ne jamais autoriser la sauvegarde de vos coordonnées bancaires. Plus les paiements sont automatisés, plus les risques augmentent.
• Activez la double authentification pour vos paiements (SMS ou autre validation).
• Fixez-vous des limites financières avec une carte à plafond bas, une carte prépayée ou même une carte à usage unique.

2. Imposez-vous un temps de réflexion

• « La vitesse n’est pas une alliée dans ce cas », insiste Stéphane Koch. S’imposer un temps d’arrêt peut nous éviter de gros ennuis.
• Placez une barrière entre l’envie et l’acte d’achat.
• Consultez votre société de carte de crédit en cas de doute sur un vendeur.
• N’hésitez pas à utiliser des outils comme ChatGPT ou Perplexity pour comprendre les aspects techniques et comment obtenir des garanties de sécurité.

3. Vérifiez avant d’acheter

• Examinez le certificat de sécurité en cliquant sur le petit logo avant l’adresse dans la barre URL (le petit cadenas ne suffit plus).
• Vérifiez le nom de domaine avec attention. Est-ce bien le bon ? On le check sur internet.
• Googlez le nom du site pour consulter les avis clients.
• Sur Instagram, vérifiez la date de création du compte, le nombre d’abonnés réels et les commentaires.
• « Si je ne peux pas vérifier, je n’achète pas », résume Stéphane Koch. « Manquer une affaire est moins grave que perdre de l’argent ou ses données bancaires. » Dans un magasin physique, vous savez instinctivement jauger si l’enseigne vous inspire confiance et vous pouvez toucher le produit. « Sur internet, il n’y a pas ces garde-fous », rappelle l’expert.