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Ces métaux précieux qui alourdissent l’impact écologique des smartphones
On dit souvent que le smartphone le plus écologique est celui que l’on ne produit pas. Selon les estimations, sa fabrication n’émet que l’équivalent de 50 kg de CO2, soit 230 kilomètres parcourus avec une voiture thermique de taille moyenne.
Son impact environnemental est à chercher ailleurs, soit à l’intérieur de l’appareil, où une soixantaine de matières premières différentes s’imbriquent pour en assurer le fonctionnement. Cobalt, lithium, ou même or, leur quantité y est souvent infime. Pourtant, multipliée par les 9 milliards de portables en service à travers le monde, leur extraction a des impacts importants. En effet, les activités minières sont à l’origine d’environ 7% de la déforestation. Elles utilisent généralement beaucoup d’eau et libèrent régulièrement des substances toxiques, comme le mercure, sans parler de conditions de travail souvent déplorables.
Plastique (boîtier)
Ce dérivé du pétrole constitue plus de 50% d’un smartphone. L’aluminium est néanmoins de plus en plus souvent préféré au plastique pour les boîtiers. Plus facile à produire et moins cher, il facilite la communication des antennes. Il est difficile de dire laquelle des deux matières a le plus faible impact écologique.
Cuivre (fils et circuits imprimés)
→ Chili, Pérou, République démocratique du Congo (RDC)
C’est le métal le plus abondant dans un smartphone. Sa production nécessite d’énormes quantités d’eau. Dans les zones arides, comme au Chili, cette activité peut donc provoquer des conflits d’usage autour de l’or bleu.
Cobalt (batterie)
→ RDC
Plus des trois quarts de la production mondiale de ce métal provient du Congo, généralement des mines de cuivre et de nickel, dont l’expansion est fortement dénoncée par Amnesty International en raison de graves atteintes aux droits humains. L’organisation déplore des expulsions forcées de populations entières, et des violences graves. En outre, entre 7 et 30% du cobalt serait issu de mines artisanales, dont certaines, informelles, recourent au travail d’enfants.
Lithium (batterie)
→ Australie, Chine, Chili
Ce métal, encore plus convoité désormais pour la mobilité électrique, est complexe à extraire. Il nécessite de grandes quantités d’eau dans des régions où les populations en manquent. Près de la moitié du lithium mondial provient actuellement d’Australie, mais ses gisements sous les lacs salés d’Amérique du Sud sont en train d’en modifier l’économie.
Or (carte SIM)
→ Chine, Australie, Russie, Amérique du Nord
Son extraction est particulièrement polluante, car elle recourt couramment au mercure ou au cyanure. Elle serait responsable de 2% des émissions de CO2 au niveau mondial.
Argent (soudure des circuits imprimés)
→ Mexique, Pérou, Chine
À l’état naturel, on le retrouve généralement avec l’or, le cuivre ou le plomb. Son impact écologique dépend des minerais avec lesquels il se trouve.
Tungstène (vibreur)
→ Chine
85% de la production mondiale de ce métal provient de Chine. Comme toute activité minière, son extraction a des impacts environnementaux importants.